Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de l'A.T.F.S.
  • : Le site web de l'association de thérapie familiale systémique - Caen (14)
  • Contact

Recherche

Pages

Liens

/ / /

Auteurs d’abus sexuels

Refuser leur éviction sociale et familiale

au risque de nouvelles alternatives

 

 

Entretien avec Michel SUARD (mai 2009)

Propos recueillis par Laurence SCHAEFER

 

Entretien paru dans la revue SENS DESSOUS, de juin 2009, n°5. sensdessous.wordpress.com

 Revue éditée par l’association Paroles    associationparoles@orange.fr                

 

 

Naguère gardés secrets dans la sphère privée, les abus sexuels sont de plus en plus portés sur la place publique. L’éviction sociale et familiale de leurs auteurs est préconisée, tandis que la victimologie connaît un essor sans précédent. Pour autant, on n’enregistre aucune régression significative des maltraitances intrafamiliales. Aussi apparaît-il urgent de s’interroger sur la pertinence de l’activisme déployé par les instances psycho-socio-judiciaires et sur les risques potentiels de victimisation secondaire générés par l’interventionnisme parfois inapproprié des professionnels de la protection de l’enfance. Dans le sillage du pédopsychiatre de renom, Roland Coutanceau, Michel Suard, psychologue, assume le risque de se démarquer d’un  tout-répressif encouragé par les sirènes de la démagogie ambiante, en proposant des pistes thérapeutiques encore inexplorées en France : et si coupable et victime n’étaient pas des statuts à vie ? Si le premier n’était pas le mieux placé pour participer à la restauration psychique de la seconde ? Si la destruction des liens familiaux cessait d’être une fatalité ?

 

 

 

 

 

Sens Dessous — Vous êtes psychologue et vous vous intéressez aux situations de violences intrafamiliales. Que pensez-vous des situations d’inceste et de la manière dont notre société traite ces problèmes ?

 

Michel Suard — Je suis également thérapeute familial, systémicien, et en tant que tel, je m’intéresse au « fonctionnement » des systèmes familiaux où apparaît la violence, qu’elle soit physique, psychologique ou sexuelle. Dans les cas de violences sexuelles, je préfère parler d’abus intrafamiliaux plutôt que d’inceste, dans la mesure où je ne fais pas de différence entre l’abus commis par un homme sur son enfant, ou sur l’enfant de sa compagne. Dans ces deux cas, il s’agit d’ailleurs d’un abus commis sur l’enfant de la compagne. Et quand je rencontre un auteur d’abus intrafamilial, je suis sensible autant à la situation de la victime qu’au vécu de l’auteur. De même quand je reçois une personne qui a subi une violence dans sa famille, les motivations de l’auteur de la violence me préoccupent autant que la souffrance de la victime, sans oublier le rôle joué par les autres acteurs, témoins actifs ou passifs, du « jeu familial ». En cela, je suis souvent en décalage avec le regard posé habituellement, par nombre de professionnels et aussi par l’opinion publique, qui, dans une vision très manichéenne, oppose le bon et le méchant. D’un côté la victime, nécessairement innocente et détruite (les discours politiques actuels renforcent de plus en plus cette approche) et de l’autre côté le coupable, qu’il faut donc … couper !

 

S.D. — Qu’entendez-vous par là ?

 

M.S. — Le terme peut paraître ambigu. Je veux dire que notre société française est très répressive et qu’elle réclame de plus en plus l’élimination de ces personnes qui agressent sexuellement des enfants. Nos élus, suivant en cela l’exécutif, très sensible lui-même aux désirs de l’opinion, votent régulièrement des lois de plus en plus sévères, allongeant la durée des peines, instaurant des suivis après l’exécution de la peine, créant des fichiers des auteurs d’infractions sexuelles. L’idée générale est bien de couper le plus possible de la société ces auteurs de délits ou de crimes sexuels (l’agression sexuelle est un délit, et le viol est un crime). Par voie de conséquence, dans les cas de violences sexuelles intrafamiliales, la rupture des liens entre l’auteur et le reste de la famille apparaît comme une évidence. C’est même souvent une exigence imposée par le jugement, lorsqu’il inclut l’interdiction de contact entre l’auteur condamné et la victime.

 

S.D. — Vous ne semblez pas tout à fait d’accord avec cette conception des choses

 

M.S. — La rupture est indiquée et nécessaire dans les rares cas où les violences ont présenté un caractère sadique, mortifère, et où les victimes ont besoin du procès pour être reconnues victimes d’un agresseur qui nie les faits, ou accuse la victime ou se sent victime de la société.

Mais lorsque l’auteur des abus intrafamiliaux reconnaît la réalité des faits, lorsqu’il se sent coupable, lorsqu’il a conscience d’avoir commis des dommages sur l’enfant victime, et lorsque la victime désire rencontrer celui qui l’a agressée, soit pour obtenir des explications, soit simplement parce qu’elle a besoin de maintenir le lien avec son père, ou son beau-père, je ne vois pas pourquoi il faudrait interdire les contacts, même si, par souci de précaution, on demande que ces entrevues soient médiatisées par un professionnel.

 

S.D. — Pensez-vous vraiment que les auteurs de violences soient vraiment capables de reconnaître leur culpabilité ?

 

M.S. — Je sais que l’idée généralement entretenue, dans les médias, dans l’opinion, chez les politiques, et aussi chez les professionnels de la justice comme du soin, est que les auteurs nient leur culpabilité, et que, de toute façon, ils vont récidiver. Or, la plupart des hommes condamnés que j’ai rencontrés en prison (j’en ai rencontré environ 200) avaient reconnu les faits dès leur arrestation. Ils m’ont même précisé qu’ils avaient été soulagés par l’arrestation, ce qui signifie qu’ils attendaient qu’on les arrête. On peut dès lors se demander pourquoi ils ne se sont pas dénoncés eux-mêmes. La raison en est simple : c’est la peur de la condamnation et de la prison. Néanmoins j’ai connu trois personnes qui sont allées d’elles-mêmes à la police pour révéler les abus commis.

 

En ce qui concerne la récidive, je suis encore plus en désaccord avec l’opinion courante puisque nous savons que sur 10 personnes qui ont été condamnées pour agression sexuelle ou viol(commis sur adultes ou sur enfants, à l’intérieur et à l’extérieur de la famille), 9 ne vont pas récidiver. Les différentes études statistiques disponibles portent sur les 5 années qui suivent la sortie de prison. Or, l’on sait que les cas de récidive ont toujours lieu très tôt après la sortie de prison. L’on sait aussi que les situations d’abus sexuels intrafamiliaux récidivent moins encore que les situations extrafamiliales (les cas de pédophilie), le taux devenant proche de 97% de non-récidive. Je trouve très inquiétant le fait que l’on entretienne dans l’opinion l’idée de récidives inéluctables. C’est en particulier très grave pour les personnes qui ont été victimes puisqu’on entretient ainsi chez elles l’idée que leur agresseur va nécessairement recommencer. De même, l’interdiction de contact entretient nécessairement le sentiment de peur et empêche la possibilité de réparation.

 

S.D. — Mais alors, que préconisez-vous ?

 

M.S. — J’ai travaillé pendant 10 ans en milieu pénitentiaire auprès de personnes condamnées pour avoir commis des crimes sexuels intrafamiliaux (je préfère les nommer ainsi plutôt que criminels sexuels ou même pères incestueux, puisque je sais qu’ils n’ont pas fait que cela dans leur vie !). Et j’ai eu la possibilité de mener nombre d’entretiens familiaux entre le détenu et des membres de sa famille. J’ai en particulier pu médiatiser environ 150 entretiens entre une cinquantaine d’auteurs condamnés et leur(s) victime(s). Ma grande satisfaction professionnelle a été de constater que ces entrevues permettaient à la victime de se reconstruire et à l’auteur de se sentir mieux en retrouvant un rôle positif à l’intérieur de la famille. C’est pourquoi je ne peux pas accepter les discours idéologiques tenus par certains professionnels qui affirment de façon sentencieuse que « un homme qui a commis l’inceste ne peut plus être père ». Pour certaines victimes, un seul entretien leur a permis de « renaître » comme me l’a écrit l’une d’elles, sans qu’il y ait d’autre contact par la suite. Pour d’autres, qui avaient gardé un lien avec leur père, plusieurs entrevues ont permis de mettre une distance affective là où la relation avait conservé un caractère quasi amoureux. Pour d’autres enfin, la reprise de contacts et les « explications » ont été à l’origine d’une véritable réorganisation familiale. C’est dire que le père, condamné, peut encore être père. Il peut même devenir le « tuteur de résilience » de l’enfant victime, en étant celui qui l’aide à se reconstruire.

 

S.D. — Il y a donc des cas où le retour à la vie en famille est possible ?

 

M.S. — C’est possible, ce n’est pas très fréquent, mais cela existe et n’a rien à voir avec la plus ou moins grande gravité des actes commis. Je ne peux énoncer de règles, ni de théorie sur ces maintiens des liens familiaux après des situations d’abus sexuels. Je constate, de façon très pragmatique, que certaines familles n’ont jamais coupé les liens pendant l’incarcération de l’auteur des abus. D’autres ont rompu les liens, puis les ont rétablis, après des explications et un pardon collectif. On peut bien sûr comprendre les situations où la mère et les enfants restent en lien, contre l’auteur, rejeté par l’ensemble de la famille. Il est beaucoup plus douloureux de constater des cas où la famille s’est réunie autour de l’auteur en excluant la victime considérée par tous, mère et fratrie, comme celle qui a détruit l’harmonie familiale, non pas parce qu’elle a subi des agressions, mais simplement parce qu’elle les a révélés. Dans ce genre de situations, les risques de nouvelles violences sont réelles. Mais lorsque les faits sont reconnus par tous, et que la communication à l’intérieur de la famille est clarifiée (communication devenue plus verbale que non verbale, évitement des secrets), lorsque les places et les rôles de chacun sont également clarifiés (on n’est plus dans la fusion et le mélange des places), c’est-à-dire lorsque le fonctionnement familial a changé, le retour à une vie familiale, avec des règles différentes, est certes possible. Les faits passés ne sont pas oubliés. Ils restent présents dans le souvenir de chacun et de l’ensemble de la famille. Mais l’auteur sait qu’il n’est plus le même que celui qui a commis les violences et la victime ne se considère plus comme victime. Or, ce n’est pas toujours facile compte tenu des pressions extérieures. J’ai reçu un jour la lettre d’une ancienne victime, qui avait renoué des liens avec son père après plusieurs entretiens médiatisés. Sa lettre de remerciement se terminait par ces mots : « Jusqu’ici, tout le monde m’a appelé « victime ». Vous, vous m’avez enfin appelé Céline ».

 

La « reconstruction » des auteurs comme des victimes suppose, mais c’est une évidence, que le regard porté sur eux ne les fige pas dans un statut d’ « auteur de violence » ou de « victime de violence », mais les considère comme des « personnes » tout simplement.

 

S.D. — Mais les mères des enfants victimes ne sont-elles pas aussi responsables de ce qui est arrivé à leur enfant. ? Et comment peuvent-elles envisager de rester en couple avec l’agresseur de leur enfant ?

 

M.S. — La question du rôle des mères d’enfants victimes d’abus est fort complexe, car elle est liée à l’image que notre société porte sur la femme dans son rôle de mère. Mère avant toute chose, et donc incapable de faire du mal à son enfant, et en même temps mère toute-puissance dans la vie du foyer, et donc nécessairement au contrôle de tout ce qui s’y passe.

Or, certaines mères sont de grandes « abuseuses ». Elles ont commis des abus directs ou en complicité avec leur mari. J’ai ainsi rencontré une femme qui incitait sa fille à avoir des relations sexuelles avec le père, et qui filmait leurs ébats. (Et on peut tout à fait faire l’hypothèse qu’elle faisait vivre à sa fille des situations dont elle avait été elle-même victime dans le passé). Voilà un type de situation qui justifie une coupure entre la victime et ses parents. Malheureusement, cette jeune fille devenue majeure avait été tellement pervertie par ces relations qu’elle attendait la sortie de prison de son père pour reprendre la vie commune avec lui, à condition toutefois, me disait-elle, que sa mère disparaisse ou tout au moins ne filme plus les relations sexuelles….

 

A l’extrême opposé, j’ai rencontré des femmes, catastrophées par ce qui est arrivé à leur enfant, et qui n’ont rien perçu de ce qui se passait entre le mari et l’enfant. Je trouve tout à fait normal qu’une mère ne se doute pas que son mari commette des abus sur l’enfant. Que serait la relation du couple si la femme était sans cesse à suspecter, à soupçonner celui qu’elle aime ? Et lorsque la mère de l’enfant victime décide de maintenir le lien affectif avec l’auteur des abus, la plupart des gens s’indigne et s’insurge : si elle veut montrer qu’elle est protectrice de son enfant, alors qu’elle n’a rien vu venir, elle doit quitter cet homme, divorcer si elle est mariée, sinon les services sociaux et judiciaires sauront la menacer du placement de son enfant qui ne mérite pas de rester avec une mère non protectrice. Pour ma part, je refuse une telle condamnation. C’est au nom de la protection de l’enfance et de la défense d’une certaine idée de la famille que les travailleurs socio-judiciaires séparent ainsi enfant et parents. Et pourtant, c’est aussi au nom d’un idéal familial que certaines femmes veulent maintenir le lien et avec l’enfant et avec l’auteur. C’est aussi parce qu’elles savent que leur conjoint, qui a commis des actes peut-être impardonnables, n’est pas que « criminel » et qu’il est capable d’autre chose, y compris d’avoir été un bon père. Je suis même très admiratif devant ces femmes écartelées entre l’amour pour leur enfant et l’amour pour leur conjoint, alors que l’environnement les somme de choisir, et bien sûr de choisir la protection de l’enfant contre le soutien au conjoint.

 

J’ai même rencontré des couples qui vivaient ensemble avant les abus et la condamnation et qui se sont mariés en prison. Malgré les inquiétudes des experts, des juges et des travailleurs sociaux, ils ont continué à vivre ensemble après la sortie de prison. Ils ont eu un nouvel enfant, et… ils vont bien, merci !

 

S.D. — Dans son livre, « Vivre après l’inceste », le Dr Roland COUTANCEAU évoque aussi la possibilité dans certains cas de la reprise de la vie commune. Vous êtes donc en accord avec lui ?

 

M.S. — Je suis globalement d’accord avec les analyses de R . Coutanceau qui a une expérience beaucoup plus large que la mienne. Toutefois, je m’écarte de lui sur deux points. Il insiste fortement sur les pathologies présentées par les auteurs d’agression sexuelle. La plupart des auteurs que j’ai rencontrés ne présentent pas de pathologie avérée. En dehors des très rares cas de perversion caractérisée, les auteurs d’agressions sexuelles intrafamiliales sont des personnes, certes toutes très immatures, mais sans symptomatologie psychopathologique. C’est le fonctionnement familial enchevêtré (« incestuel » selon la terminologie de Paul Racamier) avec un manque de distance entre les générations et entre les personnes, avec des difficultés pour exprimer les sentiments et les émotions, qui va être à l’origine de dérives violentes, physiques ou sexuelles, de la part d’hommes qui ont tous vécu dans leur enfance des situations de traumatisme ou de souffrance qui n’ont jamais été parlées, et qui ont même pu être « oubliées ». La violence agie devient ainsi un mode de communication, dans un système familial où l’on ne sait pas communiquer verbalement sur ses sentiments, qui « parle » d’une violence subie et jamais traitée.

 

Un autre point de désaccord porte sur l’absolue nécessité de l’intervention judiciaire évoquée par R. Coutanceau. La judiciarisation s’impose quand l’auteur nie les faits, quand la victime vit dans la crainte. Mais, pour ma part, j’estime que lorsqu’un enfant révèle des abus subis, que l’auteur reconnaît les faits et se montre prêt à accepter un travail thérapeutique, il devrait être possible d’engager un travail familial, éventuellement accompagné de thérapies individuelles pour l’auteur et pour la victime (mais aussi sur la relation mère-enfant), sans passer par la case justice. Cela se fait chez nos voisins Belges, où le « signalement » de faits de maltraitance y compris sexuelles n’est pas obligatoire. Après « l’affaire Dutroux », une commission qui réunissait professionnels et politiques a conclu que le « signalement » n’apporterait aucune amélioration au dispositif en place. Voici un court extrait du rapport de cette commission, avec lequel je suis entièrement en accord :

 

« Dans les situations d’abus sexuel intra-familial, il faut réfléchir sur les effets, désirables ou non de l’intervention judiciaire, de la sanction éventuelle de l’abuseur sur sa famille et ses enfants, y compris la ou les victimes. Dans certaines situations où l’incarcération de l’abuseur peut entraîner des conséquences dommageables pour sa famille, on doit encourager d’autres mesures, des peines alternatives, ou d’autres modalités d’intervention plus adaptées au contexte. Lorsqu’il existe un rapport de parenté ou de familiarité entre l’abuseur et sa victime, certaines phases du traitement doivent s’articuler de manière dynamique et comprendre la constellation familiale. La question de la réconciliation entre l’abuseur et la victime reste ouverte. Selon le cas des rencontres à visée thérapeutique, entre l’abuseur et sa victime, peuvent s’organiser. Enfin, la famille de l’abuseur doit également être incluse dans ce processus thérapeutique, surtout lorsqu’il s’agit d’une situation d’inceste. Tout en respectant les désirs de la victime, l’intervention thérapeutique peut viser une certaine restauration sinon des relations humaines entre les protagonistes, au moins celle de l’histoire de celui qui a commis l’abus sexuel et de celle qui l’a subi. »

 

S.D. — Pensez-vous que nous nous rapprocherons un jour d’un tel mode de fonctionnement ?

 

M.S. — Absolument pas. L’opinion publique et nos personnalités politiques, de droite comme de gauche, se montrent résolument répressives, et tout particulièrement sur les situations de violences sexuelles. On parle bien de la nécessité de soins, mais c’est toujours après la condamnation. On parle d’enfermer quasiment à vie, dans les tout récents « centres de rétention de sûreté », des personnes que l’on va décider de diagnostiquer dangereuses, avant même  qu’elles aient commis de nouveaux actes criminels. Les professionnels eux-mêmes se montrent très partagés, mais beaucoup coopéreront à l’établissement de tels diagnostics et donc à de tels enfermements.

 

Par ailleurs, une toute récente proposition de loi, en cours de discussion au Parlement, prévoit de « nommer » l’inceste dans le code pénal alors qu’il n’était question jusqu’à présent que d’agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans « par personne ayant autorité ». L’objectif de cette nouvelle loi est de « nommer » le tabou de l’inceste. Mais ne risque-t-on pas ainsi de transformer un « tabou » en simple interdit, et donc de le banaliser, mais par contre, et pour éviter cette banalisation, d’alourdir plus encore les peines prévues ?

 

Notre système socio-judiciaire est de plus en plus répressif et le thérapeutique restera toujours en marge. Et pourtant le mot « peine » nous vient du latin poena qui signifie tout à la fois « châtiment » et … « réparation ». Or, la seule réparation prévue par la justice est une réparation financière (versement de « dommages et intérêts »), alors que dans leur grande majorité, les « victimes » considèrent que cet argent est de l’argent sale !

 

 

 

Partager cette page
Repost0