De plus en plus de personnes qui ont vécu des relations sexuelles incestueuses éprouvent le besoin d'écrire leur histoire. La fonction thérapeutique, libératrice, de cet exercice d'écriture de traumatismes destructeurs, est évidente et ne peut être qu'encouragée. Pourtant la multiplication de ces témoignages pose un certain nombre de questions que Michel Suard tente d'analyser dans l'article n° 63 de ce blog sous le titre "À propos de récits d'inceste vécu". Les 4 millions de victimes d'inceste annoncées par un sondage récent commandé par l'Association Internationale des Victimes d'Inceste ne peuvent en effet ressembler toutes au portait univoque présenté dans la quarantaine de témoignages publiés par des éditeurs français, surtout depuis le début de ce siècle. Et parmi ces témoignages de "personnes qui ont vécu l'inceste" (terme préférable à "victimes d'inceste"), certaines paraissent encore enfermées dans ce statut, malgré le travail d'écriture : les "survivantes", alors que d'autres rayonnent de vie : les "vivantes".